« Dis-donc, t’aurais pas abusé sur la raclette cet hiver ? », « pourquoi elle met des trucs moulants alors qu’elle est grosse », « tu t’es vu.e, fil de fer ? Tu vas t’envoler si le vent souffle », « un vrai homme c’est musclé, une vraie femme ça a des formes »… On pourrait en citer encore et encore.
Qu’est-ce que le body shaming ?
Être trop gros.se, trop maigre, trop grand.e, trop petit.e, avoir des boutons, des poils, des imperfections… Le body shaming peut toucher tout le monde et les réseaux sociaux amplifient le phénomène car il est facile de poster anonymement ou non un commentaire malveillant. Parfois cela dégénère même en cyber harcèlement entrainant des conséquences pouvant être dramatiques pour les victimes, surtout si elles sont jeunes et vulnérables (de la modification d’apparence à la dépression jusqu’au suicide). Les « haters » se cachent souvent sous l’excuse de la taquinerie « c’était pour rire » ne se doutant pas de l’impact terrible que cela peut avoir.
D’après une étude de l’institut de sondage Yougov en 2019, 1 français.e sur 3 a déjà été victime de ce genre de remarque, la plupart du temps venant des collègues du travail, des amis et de la famille. Sur les réseaux sociaux, ce sont surtout les 18-24 ans qui sont touchés (50%) : quand une photo est publiée, ils prennent le risque de collectionner des commentaires humiliants « pourquoi tu montres tes vergetures ? », « tes cuisses sont trop grosses pour te montrer en short ». Ce harcèlement, ces moqueries, ces critiques sur l’apparence des autres, on appelle ça le body shaming.
Une image stéréotypée du corps
Notre vision des uns et des autres repose depuis bien longtemps sur des stéréotypes et des codes de beauté portés par les publicités, les réseaux sociaux, les films ou encore les campagnes marketing de marques influentes. A chaque époque sa projection idéale du corps de l’homme et de la femme. Nous avons été nourris au « corps parfait », celui qui est lisse et parfait. Dès lors que l’on déroge à la règle, on est vite remis en place par des regards ou remarques désobligeants.
Ce phénomène atteint aussi les salles de sport car nos corps y sont exposés et aux yeux de tous. On se moque de ceux qui sont trop gros et qui viennent faire du sport. On rit des gens trop maigres qui veulent soulever des poids. On prend en cachette des photos de personnes dont la peau pend (perte de poids, vieillissement…). On dit d’un homme qui prend un cours de yoga qu’il a perdu sa virilité et d’une femme qui a un peu trop de muscles qu’elle ressemble à un camionneur. En conséquence, les victimes n’osent plus aller en salle ou prendre des cours car elles ne se sentent pas à leur place.
Combattre le body shaming
Le body shaming peut toucher tout le monde et même certaines personnalités. En 2011, Jason Momoa (Khal Drogo dans Game of Thrones ou Aquaman) se retrouve accablé après la publication d’une photo en vacances dans laquelle les internautes se demandent où sont passés ses abdos. Une vague de soutien s’en suit sur les réseaux sociaux pour le soutenir.
En 2016, de passage dans l’émission Le Grand Journal sur Canal +, l’acteur Jonah Hill reçoit une vanne en direct sur son physique et le peu d’attrait qu’il présente comparé à celui de ses amis Brad Pitt ou Leonardo DiCaprio. Il annule toutes ses interviews françaises dans la foulée en protestation.
Certain.e.s profitent de leur notoriété pour dénoncer ce fléau en ligne. La chanteuse Camila Cabello a partagé sur Instagram les attaques sexistes qu’elle recevait chaque jour pour dénoncer le culte de la perfection. Ariana Grande, elle, a dû faire face à un internaute la qualifiant de « brindille pas sexy », ce qu’elle a très vite partagé sur ses réseaux sociaux pour pointer du doigt le harcèlement et encourager son public à s’ouvrir à la diversité. L’actrice Gal Gadot a subi de vives critiques lorsqu’elle a été annoncée comme la prochaine Wonder Woman car soi-disant, elle était trop maigre et n’avait pas assez de formes, ce qu’elle a ensuite révélé dans les médias.
Sally Bergesen, fondatrice de Oiselle (marque de vêtement de sport), a créé les hashtags #TheySaid (ils ont dit) et #SheReplied (elle a répondu) pour signaler cette pratique du body shaming sur les réseaux sociaux et permettre aux victimes de témoigner.
Au Body Positive Studio, nous nous positionnons aussi contre le body shaming ! Pour en savoir plus, consultez le compte Instagram du studio qui rassemble les témoignages de ceux qui ont déjà dû essuyer des remarques.