Le dépassement de soi

Le dépassement de soi

Un dépassement physique et mental…

Il y a plusieurs façons d’envisager et de pratiquer une activité physique. Pour certains, le sport est une activité comme une autre que l’on fait pour s’entretenir (physiquement et mentalement) toujours dans la même routine sans réel challenge : « moi je fais mes 10 longueurs de piscine par semaine, je me sens bien, ça me va ». On est bien, pas besoin de plus. Mais pour d’autres, le sport représente comme une montagne à gravir : on veut aller toujours plus haut en espérant atteindre le sommet. « Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre. », disait Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques modernes. En effet, le sport, c’est sortir de sa zone de confort et ne justement pas prendre goût au confort. « Les 10 longueurs de piscine, c’est acquis ! Maintenant, je vais m’entraîner pour arriver à 15 ou 20, ça va être dur mais je vais le faire ! ». Il faut surtout en avoir l’envie, le courage et prendre le temps pour y arriver.

Cela ne relève pas uniquement de la performance physique mais aussi de la force mentale. Le dépassement de soi intervient grâce au lien entre le mental et le physique, il faut que les deux soient impliqués dans l’histoire pour pouvoir arriver à ses fins. Quand le corps commence à souffrir de l’effort physique, le mental prend le relais. Il joue un rôle moteur car c’est la volonté d’aller plus loin qui va pousser le corps à puiser dans ses dernières ressources et atteindre la réussite de son objectif. Dans le sport ou la vie en général d’ailleurs. Certains appellent cela la positive attitude : malgré le moment difficile que l’on est en train de vivre, notre volonté est plus forte que tout et on se dit que l’on va y arriver.

…Sans oublier d’écouter son corps…

Vouloir se dépasser, oui, mais à quel prix ? N’oublions pas notre corps dans tout ça. Parmi les 8 branches, piliers, de la philosophie du yoga issus des Yoga Sutra de Patanjali (un des textes de référence du yoga), on retrouve Yama, des règles morales qui encadrent nos rapports avec nous-même. Le premier des cinq principes de Yama est ahimsa, la non-violence. Rapporté à notre corps et notre pratique physique, ahimsa nous invite à ne pas être violent vis-à-vis de nous-même, à ne pas pousser au-delà de nos capacités pour éviter de nous blesser. Ensuite, la philosophie yogique nous mène vers satya, la vérité. D’après satya, nous devons rester authentique, sincère et honnête envers nous-même. Cela implique que nous ne pouvons pas tricher avec notre corps et nous ne devons pas nous voiler la face. Quelque chose paraît impossible à atteindre ? Vous ne savez pas comment vous y prendre ? Vous tentez mais n’arrêtez pas de tomber ? Peut-être est-ce le moment de vous dire que ce n’est pas adapté pour vous, que le niveau est trop élevé, que vous allez trop vite… Restez honnête, vous êtes face à vous-même, acceptez ce que votre corps vous permet de faire et de ne pas faire aujourd’hui. Avec ahimsa et satya, vous serez plus à l’écoute de votre corps.

Essayer d’aller plus vite que la musique, c’est aussi prendre le risque de se blesser. On peut vouloir se dépasser, voire se surpasser, avoir un mental de vainqueur comme on dit. Mais on le fait en respectant les limites de son corps. Si on n’a pas couru depuis, par exemple, plus de 2 ans, on ne va pas tout de suite se mettre à faire un marathon même si cela représente un bon challenge. Procéder par étape permettra au corps de se remettre en forme et définir des petits objectifs vous emmènera de satisfaction en satisfaction. Si besoin, n’hésitez pas à vous entourer de personnes compétentes : coach, nutritionniste, médecin… qui vous recommanderont des programmes adaptés à votre état, vos capacités et vos objectifs. Travaillez progressivement pour que le moment où vous avez besoin de vous dépasser, votre corps et votre mental puissent vous soutenir jusqu’au bout, sans risque.

…Pour mieux se connaître et se maîtriser

Dans une interview donnée à l’Express en 2017, Isabelle Queval, ancienne sportive de haut niveau devenue philosophe, disait que « maîtriser son corps, c’est maîtriser sa vie ». En effet, lorsque l’on pratique une activité physique, on est confronté bien souvent à ses propres limites. Physiques et mentales ! Physiques, tout le monde comprend, mais mentales, cela peut être la flemme d’aller faire son cours de sport, la peur de faire tel ou tel mouvement, le fait que l’on n’ose pas s’imposer face à son adversaire, quand on est mauvais perdant, pas fair play, quand on se décourage face à la difficulté… Quand on a conscience de ses limites et que l’on reconnaît nos erreurs, ce qui n’est pas facile, on est comme dans un face à face avec nous-même. Quelles solutions a-t-on ? Recommencer pareil et faire les mêmes erreurs ou prendre du recul et accepter de faire autrement ?

Faire autrement nécessite de chercher des pistes, des mouvements, des façons d’avancer qui correspondraient à son corps. Nous avons tous un corps différent et pour un même résultat atteint, plusieurs chemins peuvent être empruntés. Il faut juste trouver celui qui va le mieux. Et cela peut changer au cours d’une vie pour une même personne. Lorsque l’on reprend possession de son corps, on le contrôle mieux et ainsi on contrôle mieux sa vie. N’oublions pas le lien entre le physique et le mental ! Les échecs ne sont pas à prendre comme tel mais plutôt comme des petites déviations sur notre chemin, la défaite fait partie du processus d’apprentissage. Mais n’abandonnons jamais ! Cultivons cette détermination à chercher à nous améliorer et affronter les challenges. Quand on arriver au bout, on regagne de l’estime de soi, de la confiance en soi, on se réalise, on est heureux.

Au Body Positive Studio, le dépassement de soi n’est pas automatique, il dépend des besoins, des envies et des objectifs de chacun.e. On peut juste avoir envie de passer une bonne séance, se dépenser ou se relaxer sans pour autant vouloir faire mieux que la fois d’avant. Et parfois on peut se mettre des objectifs de performance, c’est très bien aussi. Dans tous les cas, le professeur sera là pour accompagner chaque pratiquant.e en respectant ses envies et son corps en lui proposant un suivi et des conseils adaptés.

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